Favre.Femme forte.                         319
Malheureusement ses succès excitèrent la jalousie des autres théâtres, qui obtinrent de l'autorité, à la fin de l'année 1744, --fermeture de l'Opéra-Comique. Favart, alors directeur de ce spectacle forain, ayant fait observer qu'on l'empêchait ainsi d'exé­cuter les engagements pris par lui envers les acteurs de son théâtre, on lui permit de le rouvrir à la foire Saint-Laurent suivante sous un nom supposé, celui du danseur anglais Matthews, en lui enjoi­gnant de ne représenter que des pantomimes. Il obéit et, gràce à Mlle Chantilly, son théâtre fut aussi fréquenté qu'avant; l'une de ces pantomimes surtout, intitulée : les Vendanges de Tempe, obtint un succès prodigieux; MIlc Chantilly y remplissait le rôle du Petit Berger. La foire Saint-Laurent terminée, Favart épousa sa, jolie pensionnaire, dont il était éperdument amoureux, et il se rendit avec elle à Bruxelles pour y diriger la Comédie de cette ville. On connaît les aventures qui arrivèrent ensuite aux deux époux, la conduite infâme du maréchal de Saxe envers eux et toutes les misères dont ils furent redevables à ce brutal soldat. Revenue à Paris, Mme Favart débuta à la Comédie-Italienne, et le reste de sa carrière ne fut plus qu'une longue suite de triomphes.
{Dictionnaire dei Th/âtrer, VI, 69. Œuvres de Af. et Mme Favart» 1853, 6. Biographie Didot.)
F AVRE, danseur du théâtre des Grands-Danseurs du Roi en 1782.
(Journal dc Paris, 5 août 1782.)
F EMME FORTE (la). Curiosité que l'on voyait à la foire Saint-Laurent de 1780. C'était sans doute une géante ou bien quelque Alcide femelle soulevant des poids avec ses cheveux et portant des hommes sur son ventre.
L'an 1780, le lundi ir feptembre, fept heures du foir, nous Hubert Mutel, etc., étant à la foire St-Laurent, eil comparu fleur Pierre-Antoine Laroche, fergent au régiment des gardes françoifes, prépofé pour la garde de ladite